Collabos?

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Alors que je regardais une vidéo d’Alexandre Jardin dans laquelle il révélait que son grand père avait eu un rôle actif dans la collaboration, je me suis posé des questions sur ma génération.

Quelques années après la libération, marquée par l’épuration, les français ont cru un peu naïvement que les collabos avaient définitivement disparu de leur pays.
Depuis l’école primaire, il m’était inconcevable de pouvoir côtoyer des petits-enfants de collaborateurs. Je n’y pensais même pas. D’une certaine façon, les nazis et le régime de Vichy ayant été vaincus; symboliquement, les collabos ne pouvaient pas avoir de descendance…

Pourtant, les grands-parents des gens de ma génération avaient entre 20 et 30 ans pendant la guerre, leurs arrières grands-parents entre 40 et 60 ans. Des âges où l’on peut être actif dans la marche du pays, dans le bien comme dans le mal. Dans mon entourage et mon cercle d’amis, se trouvaient fatalement des descendants de collabos. Le savaient-ils, le refoulaient-ils ou le cachaient-ils? Quoiqu’il en soit, je n’en connaissais aucun qui le revendiquait. Et comment ne pas les comprendre?

Aujourd’hui une majorité de français condamne le régime de Pétain et ses collaborateurs. Mais parmi eux, et bien malgré eux, de nombreux concitoyens de toutes sensibilités politiques ont des ascendants qui ont participé de près ou de loin à la politique antisémite de Vichy.
Ça ne les rend nullement responsables. Mais peut-être qu’inconsciemment, cela explique la persistance d’une méfiance réciproque entre les juifs et les goys, même quand ces derniers ne sont pas antisémites.