Délinquance et spiritualité

Bien qu’ils soient aux antipodes, délinquants et religieux présentent certaines caractéristiques communes: identité forte, obéissance à une hiérarchie, esprit clanique…

Évidemment, ils ne poursuivent pas les mêmes objectifs.
Les actes des uns nuisent à la société alors que les autres s’évertuent à faire le bien à l’intérieur de celle-ci, même si certains sont pervertis par les extrémistes.

Je pense qu’il n’y a qu’un pas entre la délinquance et la religion. Mais si d’ancien délinquants deviennent religieux, il est rarissime que des religieux deviennent des délinquants. C’est justement la force de la religion.
Les délinquants font le mal car ils sont influencés par des valeurs négatives. Mais paradoxalement, ils ont le potentiel pour devenir de bons religieux.
La religion peut d’ailleurs jouer un rôle de réinsertion pour des délinquants n’ayant pas encore atteint le point de non-retour.
Bien sûr, il est impossible de faire abstraction des extrémistes religieux. Ce sont les mauvais religieux. D’une certaine façon, ils sont les délinquants de la religion. Ils l’ont pris en otage et s’en servent pour légitimer leurs actes malfaisants.

Si la religion a de telles vertus, ne risque t-on pas de lui accorder trop d’importance dans notre société? Au point de risquer d’évoluer vers une théocratie…
Le danger existe mais il est évitable à condition de distinguer la religion en tant que pratique sociale et la religion en tant que spiritualité.
D’ailleurs, la société dans son ensemble gagnerait à un regain de spiritualité. Car même stigmatisés, les délinquants représentent une partie de nous que l’on préfère ne pas voir.
En effet, nous sommes aussi des délinquants quand nous insultons les autres, quand nous nous comportons mal en voiture, quand nous parlons dans le dos d’une connaissance, quand nous trahissons un proche… Dans la vie quotidienne, nos mauvais agissements sont dans manifestations mineures de délinquance.

Aidons nous de la spiritualité pour mieux vivre avec les autres et nous améliorer individuellement. Alors, peut-être portera-t-on un regard plus indulgent sur les délinquants. Non parce que l’on tolérera leurs actes mais parce qu’on aura compris que leur méchanceté est une caricature de la nôtre.
Reconnaissons que dans ce processus de rédemption, ils ont un avantage sur nous. Car atteindre les pires extrémités leur fait réaliser qu’ils sont bord du gouffre. Alors que nous ne sommes même pas conscients de la dérive dans laquelle on s’apprêter à sombrer…

Voir la délinquance telle qu’elle est , c’est aussi voir notre réalité. Ensuite, la spiritualité pourra nous guider vers le bon chemin…