La rage des perdants

rage gilets jaunes

 

Ces derniers week-ends, à l’occasion des manifestations des « gilets jaunes », beaucoup ont cassé, cogné, brûlé…
Qu’ils soient politisés ou non. Certains venaient par opportunisme. D’autres animés d’une réelle rage. Mais ce n’était pas une rage constructive car elle n’aboutira à aucun changement. Ce n’est pas celle des révolutionnaires qui sont capables de la canaliser pour la mettre au service d’un vrai projet politique.
C’est la rage des faibles, des perdants, de ceux qui veulent prendre une revanche sur la vie. Une revanche illusoire car se défouler ne procure qu’une jouissante éphémère.

Le profil des casseurs est plus hétéroclite que l’on ne le croit. Il y a effectivement parmi eux des gens qui peinent à boucler les fins de mois. On pourrait discuter de leur mode de vie et de leur dépendance à la société de consommation. Mais ce n’est pas le sujet.
D’autres ne connaissent pas de réelles difficultés économiques. On se souvient du fameux Abdel de Nanterre qui pour être crédible aux yeux des auditeurs d’RMC, s’est fait passer pour un travailleur qui gagnait 1300 euros par mois. Or il a été démasqué par les auditeurs d’une web radio: le soi-disant gilet jaune est en fait un ex-taulard qui a profité d’une erreur judiciaire pour toucher beaucoup d’argent. Son quotidien: voitures de luxe, femmes, sorties…

Son cas est justement intéressant car il montre que l’on peut être à la fois richissime et raté. Au point d’épouser une cause qui ne nous concerne pas pour aller se défouler et se venger de la société.
Car des Abdel il y en a certainement d’autres chez les « gilets jaunes ». Des gens qui ont connu des revers dans leur vie professionnelle ou personnelle: faible salaire, licenciement, chômage, rupture amoureuse, divorce… Et qui rendent la société ou le gouvernement responsable de leurs déboires. Comme ceux qui accusent les juifs de tous les maux de la terre.

En réalité, chacun est responsable de son sort. Malgré les aléas de la vie, nous sommes responsables de notre bonheur ou de notre malheur. Nous avons notre libre arbitre.
Alors plutôt que de rejoindre la masse informe des perdants qui ose se proclamer « peuple », en essayant d’entraîner les autres dans sa chute, celui qui rencontre des difficultés ferait bien de se recentrer sur soi et de résoudre ses problèmes.
Car je crains qu’à l’avenir les perdants n’aient plus de répit. L’illusion d’exister en se manifestant violemment ne durera pas. Le retour à la réalité pourrait être fatal…