Condamné à vaincre : une quête sans fin

 » Je conduis un bolide surréaliste, fendant un ciel obscur, chargé de nuages suintants de désespoir, d’angoisse, et de sadisme glacé. À chaque tourbillon d’ombre que je traverse, je mobilise une force étrange : une alchimie entre créativité flamboyante, rationalité acérée, et des figurines imaginaires, nées de mon esprit, capables de se dresser pour terrasser l’horreur.

Mais je sais, au plus profond de moi, que le sinistre et le glauque ne sont pas que des ombres extérieures. Ils résident en moi, tapis dans les méandres d’une nature à la fois saine et révoltée. Je suis hanté par l’écho de souvenirs où la mort s’est imposée, où des scènes d’horreurs cadavériques se sont gravées dans ma mémoire. Ma mission aujourd’hui est claire : les terrasser. Non pas pour les oublier, mais pour les transcender.

Pour cela, il faut s’en imprégner. Il faut nourrir un monstre intérieur, un monstre sordide mais discipliné, une bête torturée que je maintiens en laisse. Cette créature, je l’exploite jusqu’à l’épuisement, jusqu’à ce qu’elle succombe, non sous les coups du mal, mais grâce à ma bravoure, ma sensibilité, et cette étrange lumière qui suinte de ma peau – des larmes mêlées de tristesse et de joie, des gouttes rassurantes qui apaisent les âmes fracturées.

Capable d’invoquer mes golems mentaux, des gardiens éthérés façonnés dans l’argile de mes pensées, je me retire parfois dans une forêt neutre, un sanctuaire où les ombres s’apaisent et où les forces vitales se régénèrent. Là, au creux du silence, je me prépare. Je sais que le combat est inévitable, qu’il me faut repartir.

C’est un combat que je gagne toujours, mais que je suis condamné à mener jusqu’à la fin. Non pour éradiquer une fois pour toutes ces ténèbres, mais pour rappeler que, dans cette lutte infinie, l’humanité trouve son essence et sa grandeur. «