Faire son travail…
Les avocats qui défendent des criminels arguent souvent qu’ils se contentent de faire leur travail. Cela permet de donner une légitimité à leur action. Le travail étant très valorisé dans notre société, ils peuvent ainsi se dédouaner de toute responsabilité. D’une certaine façon, le travail est leur caution morale.
Il est aussi une protection face aux critiques: « j’ai fait mon travail », disent-ils…
En outre, les avocats des criminels sont souvent d’excellents professionnels. Or une personne talentueuse bénéficie plus facilement d’un jugement favorable, quelque soit le but poursuivi.
Mais suivant cette logique, nous pouvons considérer que même les personnes malfaisantes font leur travail: le dealer de drogue, le tueur à gage, le terroriste… Pour de l’argent ou au nom d’une idéologie…et même au service de la loi.
Rappelons nous des fonctionnaires de Vichy qui ont fait arrêter les juifs pendant la guerre. Ne le faisaient-ils pas par stricte obéissance à la loi française?
Comparer les sinistres fonctionnaires de Vichy avec les avocats qui défendent des criminels, n’est-il pas scandaleux?
C’est osé certes, et peut-être même outrancier.
Pourtant, comme les premiers qui invoquaient le patriotisme et le respect de leur hiérarchie, les seconds se réfugient toujours derrière le sacro-saint « Etat de droit ». Le parallèle n’est donc pas absurde.
J’estime que le travail n’est pas une valeur absolue. Certains travaillent à bon escient d’autres à mauvais escient, avec des conséquences diamétralement opposées pour la société.
J’ose dire qu’un individu qui ne travaille pas et qui profite du système est moins nuisible qu’un travailleur dévoué mais engagé dans une mauvaise cause.
L’enjeu consiste également à s’émanciper de son carcan professionnel, politique, idéologique, social… Car agir avec l’adhésion de ses pairs empêche parfois de faire l’auto-critique de son action et de voir ses effets négatifs.
Le travail positif passe donc par une affirmation de sa personnalité et le courage de s’émanciper de son milieu.
Soyons libres, réfléchissons et travaillons…