Juif ou israélite

Heureusement je n’ai pas connu la guerre. Mais je pense que ses conséquences en France ont eu des effets très longtemps après.
Israélite ?
J’aime bien ce terme. Il fait plus français que « Juif », plus « noble » aussi…
Pourtant je me méfie de son utilisation et de ce qu’il sous-entend.
Même chez des personnes à priori bien attentionnées.
Comme mon institutrice de CE2 qui essayait d’expliquer à la classe ce que ce signifiait être Juif.
Elle disait qu’il ne fallait pas dire Juif mais israélite.
Assurant aux élèves qu’il n’y avait pratiquement pas de différences entre les français catholiques et les français israélites. En somme, les israélites étaient des français presque comme les autres… Alors elle a demandé si certains élèves de la classe étaient israélites. Et leur a demandé de se lever. Je me suis levé. Ainsi qu’un autre élève séfarade. Une certaine L.Birenbaum a préféré resté assise. Parce que sa mère n’était pas juive ou parce qu’elle n’assumait pas ? Peu importe. C’est le malaise ambiant qui était important.
Cette brave institutrice qui tentait de dédramatiser le fait d’être Juif en nommant les Juifs « israélites » mais ne pouvant pas s’empêcher de les stigmatiser en leur demandant de se lever.
La condition juive n’a jamais été facile en France. Mais celle des français non-juifs non plus. Et je n’en voudrais jamais à ceux qui essaient de faire de leur mieux pour ne pas faire de mal à ceux qui sont « presque » leurs frères…