Le jour où le Yiddish devient officiellement la langue de la nation ashkénaze
Le jour où le Yiddish devient officiellement la langue de la nation ashkénaze : la conférence de Czernowitz de 1908
« Sans le yiddish, nous n’avons pas de peuple… »
Déclaration faite par I.L. Perets à l’issue de la conférence de Czernowitz, à un journal de Cracovie :
« En fait, nous vivons en trois langues : le peuple en yiddish, les intellectuels à moitié assimilés dans les langues des pays, et l’intelligentsia juive dans l’ancienne langue de notre passé. Une nation doit avoir une seule langue nationale, et non pas deux ni trois. Quel doit donc être dans l’avenir notre langue nationale ? Les langues des pays ne peuvent pas être nos langues nationales. Elles sont pour nous antinationales. Si nous acceptons les langues des pays, nous nous soumettons à une sentence de mort par strangulation. L’hébreu est-il notre langue de l’avenir ? On ne peut pas remonter une langue comme un mécanisme. Je ne crois pas en des langues mortes pour des peuples vivants. On ne peut pas retourner au berceau. Il nous reste le yiddish. Sans la langue du pays, nous restons sans civilisation. Sans l’hébreu, le peuple n’a pas de passé. Sans le yiddish, nous n’avons pas de peuple… Il faut faire de la langue du peuple une langue nationale, il faut y créer de si nombreux liens de culture que le Juif cultivé puisse vivre en yiddish. Il faut traduire tous les liens de notre passé, le yiddish doit devenir la langue de toute la littérature de la nation juive, partout et en tout temps. La voie vers une nation juive et unie est la transformation de la langue du peuple en langue nationale. Toutes les autres langues deviendront des voisines ou des étrangères. L’hébreu, lui, sera la langue de notre passé, pour laquelle nous serons remplis de piété, notre « langue sacrée ». C’est une voie longue et dure, mais c’est la seule possible. »
Source: Akadem
Article complet: http://www.akadem.org/medias/documents/4_czernowitz.pdf