Les juifs sont-ils tous mes frères?

Je répondrais d’emblée par la négative à cette question.
En effet, je suis aux antipodes des idées ou des personnalités de nombreux juifs:  les anti-sionistes, les extrémistes, les racistes, les homophobes, les criminels. La fraternité est inconcevable avec eux.
Je ne renie pas pour autant nos points communs sans les considérer toutefois comme des affinités: la tradition, la culture, une histoire partagée.
Je suis même capable de prendre leur défense s’ils sont victimes d’antisémitisme. Sans jamais les considérer comme des frères.

D’ailleurs je n’aime pas cette utilisation systématique du mot frère pour désigner des proches. Et pas seulement dans le cadre du judaïsme. Ces affects trop systématiques me dérangent et même m’exaspèrent.
Car la vraie famille est biologique avant tout. Les liens de parenté, de filiation et de fraternités priment avant tout.

Mais j’admets que nous pouvons nous construire une famille  au delà des liens traditionnels.
Avec des personnes avec lesquels on a vécu des moments forts, parfois difficiles et où se sont nouées des solidarités très fortes, des amitiés réelles. Les relations y sont parfois plus intenses qu’avec sa famille biologique.

Pour conclure, je réitérerai que les juifs ne sont pas tous mes frères.
Je suis attaché à l’unité du peuple juif ce qui peut paraitre contradictoire avec ma conception de la fraternité.
Je crois en elle à condition que les juifs soient liés par une idéologie, un projet commun qui transcendent leurs différences.
Pour cela ils ont besoin d’ un vrai leader dont les idées, la personnalité, et les ambitions remporteront l’adhésion d’une majorité d’entre eux.

Je raisonne comme un juif de la diaspora qui constate de fortes disparités entre ces coreligionnaires, économiques, politiques, sociales, psychologiques.
En Europe, il y a autant de juifs que d’opinions et de personnalités…
En Israel, c’est peut être différent. Même si les idéaux sionistes ont vécu et que la société israélienne est très divisée, le contexte local de guerre oblige les israéliens à être soudés.

S’agit-il de fraternité?
Seuls les israéliens ont la réponse…