Le judaïsme instrumentalisé dans la « guerre des nationalismes » : l’exemple basque
Parfois le judaïsme est attaqué de façon indirecte, non frontal. Notamment quand il s’agit de discréditer une culture dite « ennemie ».
Alors on considère que celle-ci a été pervertie par les Juifs.
Le judaïsme est alors l’élément déstabilisateur et corrupteur d’une culture à combattre.
Il devient la caution immorale des nationalismes qui s’affrontent.
Un exemple nous ait donné par l’histoire du nationalisme basque qui dans sa période racialiste a érigé l’idée que l’identité espagnole était souillée par le métissage avec les Juifs… mais aussi avec les musulmans.
Article du site POLITIKA
Entre basques et juifs, comment l’identité espagnole s’est racialisée
Le 16 juin 2010, dans le cadre imposant du Théâtre Arriaga de Bilbao, quatre cents personnes se sont relayées pour lire à voix haute Haur besoetakoa (La filleule, 1970) unique roman d’un auteur de langue basque, Jon Mirande1. Parmi les participants, le maire de la ville, Iñaki Azkuna, le secrétaire général du Parti nationaliste basque (PNV) Josune Ariztondo, la socialiste Isabel Celaa, la spécialiste de la littérature basque Blanca Urgell et l’évêque de Bilbao Mario Iceta. Mirande est décédé en 1972. Et pendant des décennies, les nationalistes basques espagnols n’ont jamais rendu hommage à ses œuvres malgré son soutien constant et passionné à leur cause. La raison de cette prudence paradoxale est le fait que Mirande était farouchement antisémite et admirateur explicite du IIIe Reich. Ainsi, dans un de ses articles, il avait célébré le pogrom d’Estella en Navarre en 1328 comme la manifestation de la fierté de la race basque face à tout ce qui pouvait la menacer. Les sympathies du Parti national basque envers Israël pour ses réalisations nationales, militaires et linguistiques expliquent pourquoi ce fervent nationaliste basque a été constamment réduit au silence au Pays Basque espagnol jusqu’en 2010. La célébration qui eut lieu au Théâtre Arriaga de Bilbao cette année-là n’est qu’un symptôme de l’amnésie, du cynisme et de la faible culture des politiciens et de l’élite intellectuelle locaux.
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