Stains : une grève pour contester l’arrivée d’un gendarme comme proviseur adjoint du lycée
Le lycée de Stains a connu de nombreuses violences. En mars 2018, un jeune de l’établissement a été violemment agressé à coup de marteau par des voyous, à priori extérieur au Lycée.
Pour lutter contre la délinquance, le rectorat a nommé un proviseur adjoint, issu de la Gendarmerie, et principalement chargé des questions de sécurité au sein de l’établissement.
Cette nomination suscite des réactions négatives de la part d’une partie importante du corps enseignant, des élèves et de leurs parents. Les professeurs de l’établissement Maurice-Utrillo ont décidé de faire grève lundi 5 novembre.
Ils estiment que le nouveau proviseur n’a ni la formation, ni la compétence nécessaire pour exercer ses fonctions.
Selon eux, la violence subie par les élèves vient de l’extérieur alors qu’au sein de l’établissement les choses se passeraient relativement bien.
J’ai deux réflexions à ce sujet.
Je ne suis certes pas suffisamment bien placé pour juger de l’efficacité de cette nomination. Un ancien gendarme est-il en mesure de résoudre les problèmes de violence dans un lycée? L’avenir le dira. Mais je trouve choquant que l’on fasse de la discrimination à son encontre. Son incompétence découlerait de ses anciennes anciennes fonctions liées à la sécurité. Les autres proviseurs, ayant un parcours différent, sont-ils mieux formés et plus aptes à diriger un établissement scolaire?
Selon moi, c’est la connotation sécuritaire de cette nomination qui dérange les acteurs de la vie scolaire. Probablement pour des raisons idéologiques.
Ensuite, je trouve presque révoltant que les réactions virulentes s’exercent uniquement à l’encontre de cette nomination. Les voyous responsables des agressions ne sont eux jamais directement stigmatisés.
Est-ce une forme de lâcheté? Une manière de détourner le problème? Il est effectivement plus facile et moins risqué de critiquer le système plutôt que ceux qui nuisent réellement à notre société.
Article du Figaro