Les juifs et les gilets jaunes
Il est quand même malheureux de constater le réveil tardif des juifs concernant la violence antisémite de certains gilets jaunes.
Personnellement, j’ai compris que ce mouvement prenait une mauvaise direction dès le début. Quand une bande de simplets bloquent des voitures sur des ronds points, obligent les automobilistes à revêtir un gilet jaune, agressent ceux qui n’obtempèrent pas, c’est qu’il y a problème grave au départ. À ce moment là, la communauté juive ne s’est pas beaucoup émue pour ses compatriotes. Certains ont même adhéré à la cause. L’indignation et la stigmatisation des GJ sont venues plus tard, avec les premiers actes antisémites.
Je peux dire que j’ai même un peu honte de ma propre communauté, incapable de sortir de sa condition et de s’indigner quand elle n’est pas directement visée. Et lassé des récupérations de la LICRA, l’UEJF et consorts qui s’autoproclament défenseurs des juifs… avec l’efficacité que l’on constate aujourd’hui.
Aujourd’hui nos juifs bien-pensants boivent les paroles de la Rabbanite Delphine Horvilleur, quand elle dit que l’antisémitisme c’est l’affaire de tous.
Elle n’a pas tort. D’autant plus que l’antisémitisme cache d’autres vices: racisme, sexisme, homophobie…
Il est vrai que les juifs n’ont pas être les uniques défenseurs de leur cause.
Mais dans la même logique, ils doivent se sentir concernés par toute autre forme de violence dans la société, même quand elle ne les touche pas directement. Pas seulement par altruisme, mais aussi parce que la violence quelque soit sa nature, recèle presque toujours l’antisémitisme. Si aujourd’hui des groupes d’ultra gauche et d’ultra droite s’affrontent au sein d’un mouvement qui se disait apolitique et qu’ils essaient désormais de contrôler, ce n’est pas un hasard…
Pour leur survie et celle de leurs compatriotes, les juifs doivent être les gardes-fous de l’anti-violence dans notre pays.
A propos de l’auteur
Olivier
Administrateur du site Ashkenazes Francophones
