Quand le racisme devient un choix…
Le racisme est probablement l’un des pires fléaux de l’humanité. A l’origine de la plupart des conflits, des guerres et parfois d’actes criminels individuels. Responsable de discriminations, d’exclusions, de marginalisations, il peut s’exprimer de façon plus sournoise, détournée. Il peut même apparaitre sous le vernis de l’anti-racisme dont certaines formes n’ont rien à envier à la misère qu’elles s’efforcent de masquer. La défense systématique des immigrés ou des populations d’origine étrangère masque difficilement la réalité d’un sentiment hybride de culpabilité et de condescendance.
Il existe plusieurs formes de racisme dont il est difficile d’évaluer le degré comparatif de gravité mais dont on peut dire qu’elles n’échappent pas toujours au contrôle de l’individu.
Le racisme haineux et pulsionnel est surtout lié à la psychologie de l’individu et à son l’histoire. Une haine sous-jacente, initialement dénuée d’idéologie et qui s’exprime pour des raisons diverses par des comportements racistes. La haine est par définition le racisme. Haine envers une ethnie, une religion, une communauté, les homosexuels, les femmes, des individus, des membres de sa propre famille, et même une haine de soi. Cette forme de racisme effraie d’autant plus qu’elle semble irrécupérable.
L’éducation est malheureusement parfois vecteur de racisme chez des personnes qui n’avaient pourtant pas de prédispositions particulières. Celui qui est éduqué avec des idées racistes va opérer une construction identitaire souvent dans une relative harmonie, tout en intégrant les thèses qui lui ont été inculquées. Un raciste peut être équilibré et ne pas ressentir la haine puisque son racisme lui a été transmis « naturellement », progressivement et sans conflit. On pourrait croire que les gens éduqués dans ce racisme « soft » sont plus enclins à changer grâce à d’autres influences, des rencontres positives ou simplement par une remise en question. Mais ceci est à double tranchant car une personne raciste et bien dans sa peau ne ressentira pas forcément une éventuelle faille dans sa pensée, celle-ci ne l’empêchant pas de vivre librement et épanoui.
Enfin certains ne sont pas racistes mais le deviennent. Il s’agit d’un véritable choix fait par l’individu pour différentes raisons. Le racisme s’apparente à un projet personnel car ni l’éducation, ni une histoire douloureuse ne sont incriminables. Le racisme idéologique peut être rangé dans cette catégorie. Les militants d’extreme droite, les islamistes et même certains extrémistes juifs, religieux ou non, suivent parfois le chemin de cette construction identitaire raciste artificielle. L’endoctrinement est bien sur possible mais c’est souvent une démarche personnelle et consciente qui est en jeu. L’endoctrinement est presque convoqué et utilisé comme une sorte de validation, de confirmation par un individu qui a déja fait son choix et qui n’attend plus que le feu vert idéologique.
Le raciste décide de croire qu’en excluant certains individus de son champ de tolérance, il va pouvoir bâtir spirituellement et peut être plus tard matériellement, un monde meilleur dans lequel il s’épanouira. Cette pensée existait notamment chez Mussolini qui n’était pas fondamentalement raciste mais qui a opté pour un racisme d’état. Il affirmait d’ailleurs qu’il n’a jamais existé de race pure italienne mais son dessein était de créer « une nouvelle race ». Sa logique se voulait simplificatrice et modernisatrice.
Aujourd’hui dans un de monde de plus en plus troublé et complexe, cette construction raciste, qui laisse toute sa place au libre-arbitre, correspond à une double aspiration de libération et d’évolution personnelle.
Si l’individu s’approprie un racisme, fruit d’une réflexion sur soi et de volontarisme, le convaincre de la fausseté de sa victoire deviendra un véritable chemin de croix…