Position de Léon Ashkenazi sur la citoyenneté israélienne

Je crois personnellement que cela a été une grave erreur d’imposer aux Arabes restés dans le pays la citoyenneté israélienne. C’était une erreur de penser que les Arabes pouvaient, d’un côté, être des citoyens israéliens et, de l’autre, les membres de la nation arabe qui est en guerre avec l’État d’Israël. C’était une aberration de l’idéologie utopique des fondateurs qui leur a fait imposer la citoyenneté à des gens qui n’en voulaient pas. Ceux-ci auraient très bien pu être des citoyens d’un autre pays arabe résidant en Israël. Du point de vue de la Torah, ce statut est pensable et, en termes politiques modernes, cela signifie qu’ils ont les droits municipaux mais pas le droit de constituer une entité nationale au sein de la nation israélienne. Ils n’auraient pas dû avoir le droit de vote à la Knesset, mais à une assemblée qui serait la leur. Mais la Torah nous dit de façon précise comment Israël doit se conduire à l’égard de l’étranger qui vit en son sein. Le statut de l’étranger d’après la Torah est un statut très positif. Il n’y a aucun pays qui donne à une minorité un tel statut de dignité mais il ne peut être appliqué que si la minorité se reconnaît et s’accepte comme étrangère. Si les membres de la minorité se considèrent, eux, comme les légitimes propriétaires du pays et considèrent les Juifs comme des étrangers, se pose alors le problème de la réciprocité.
 
Léon Ashkenazi