Poème sur le Ghetto de Varsovie


Le jour décline lentement sur le ghetto.
De hautes maisons vides, éventrées par les bombes,
Se dressent silencieuses tout autour,
Et leurs fenêtres béantes hurlent l’absence.

Dans l’air lourd plane l’odeur du sang et de la mort,
Le sol est jonché de cadavres et de débris,
Et les cris des blessés ébranlent le silence
Des rues désertes et des bâtiments abandonnés.

Les murs, les portes, les fenêtres sont criblés d’impacts,
Témoins de la fureur des combats qui ont eu lieu ici,
Mais les ennemis sont partis, ils ont laissé derrière eux
Des milliers de morts, de blessés, de souffrants.

Les survivants errent sans but dans les rues,
Ils cherchent un abri, de l’eau, de la nourriture,
Ils cherchent un espoir, une raison de vivre,
Mais tout ce qu’ils trouvent, c’est la désolation et la peur.

Le ghetto de Varsovie est devenu leur enfer,
Une prison à ciel ouvert où ils sont condamnés à mourir,
Mais malgré tout, ils gardent leur dignité et leur courage,
Ils chantent, ils dansent, ils résistent, ils espèrent.

Car ils savent que la vie est plus forte que la mort,
Que l’amour est plus fort que la haine,
Et que même dans les ténèbres les plus sombres,
Il y a toujours une lumière qui brille quelque part.

Władysław Szlengel, poète juif polonais qui a péri dans le camp de concentration de Majdanek