La gueuse couronnée

Issue des bas-fonds, quel courage a pu animer cette crevarde pour s’élever dans une société impitoyable ? Jusqu’à séduire, soudoyer, manipuler les élites masculines afin d’obtenir son dû. Mais bientôt, la déchéance qu’elle ne voyait pas venir s’est installée.

Elle est devenue un clown pathétique, enivré d’égo et d’envie, ivre de cette illusion de toute-puissance. Sa laideur originelle, d’abord dissimulée, a refait surface – invisible aux yeux du commun, mais éclatante pour les esprits fins.

Elle fut un pitoyable mélange de princesse et de gueuse. Princesse en apparence, gueuse dans l’âme. Mais l’esprit trahit toujours. Il corrompt la beauté, enlaidit les corps sculptés et déracine la sensualité de la chair.

Perdue dans un monde de superficialité brutale, prête à écraser tout et tous, elle subissait en retour les viols mentaux et les brimades physiques de ceux qu’elle avait charmés par sa candeur folle.

Que deviendrait-elle ? Probablement un détritus luxueux et clownesque, errant dans les salons de la dépression. Un saut léger et ignoble dans le monde de l’élite du crime, qui avait besoin d’une serpillère pour essuyer ses méfaits éternels, passés et à venir.

On aurait pu éprouver de la pitié… mais comment pleurer une telle grue ? Une femme qui avait le potentiel de devenir une force sacrée, et qui s’est laissée ensevelir par la facilité et l’égotisme.