Abolir les hiérarchies?
Qu’est ce qu’une hiérarchie?
Selon la définition du Larousse, c’est, dans une collectivité (société, institution), une organisation qui classe les personnes, leurs états, leurs fonctions selon des échelons subordonnés les uns aux autres, chaque échelon correspondant à un degré de pouvoir, de responsabilité, de compétence, de dignité, etc., supérieur à celui de l’échelon immédiatement inférieur.
Nos société modernes fonctionnent selon un modèle hiérarchique. Par exemple dans le monde du travail, les responsables commandent ou supervisent leurs subordonnés. Dans l’armée et la police, il y a différents grades: sergent, caporal, adjudant, capitaine…
En politique également: un premier ministre, des ministres, des ministres délégués, des secrétaires d’État…
Notons qu’il n’existe pas juridiquement de hiérarchie au sens strict entre les membres du Gouvernement. À l’évidence, toutefois, le Premier ministre dispose d’une prédominance politique au sein du Gouvernement.
Plus on a de compétences, de diplômes et d’expérience, plus on a de chance d’occuper des postes à responsabilités. Les échelons peuvent être également gravis au mérite.
Parfois, la hiérarchie est figée. Mais généralement, dans nos sociétés, il est toujours possible d’y évoluer.
Une interdépendance existe entre les différents échelons de la hiérarchie. Les subordonnés ne peuvent agir sans les directives de leurs chefs qui ont eux même besoin de leurs subordonnés pour exécuter les taches.
Aujourd’hui certains voudraient abolir toute hiérarchie. Dans l’entreprise, des salariés affirment que leur responsable est incompétent. C’est parfois vrai. Mais souvent, ils veulent le décrédibiliser car ils n’acceptent pas les ordres émanant de lui. Quand ils ne prétendent pas que les patrons ne servent à rien. Alors que des travailleurs ne supportant pas la hiérarchie, créent leur propre entreprise ou adopte le statut de freelance/indépendant, d’autres se complaisent dans cette opposition salarié/responsable ou salarié/employeur. Cela freine la bonne marche de l’entreprise et de l’économie en général.
En politique, on observe un peu le même phénomène. A la différence que l’opposition est plus directe. C’est le peuple contre ses élites, en l’occurence, les députés, les ministres et au sommet, le président de la république.
Le peuple voudrait exercer le pouvoir, notamment par le biais de ce qu’il appelle la démocratie directe. Toute hiérarchie serait alors caduque.
Il est vrai que nos élites sont loin d’être irréprochables. Notamment d’un point de vue moral. Elles sont parfois même clairement incompétentes.
Mais il ne faut pas se leurrer. Un chef d’entreprise est la plupart du temps beaucoup plus intelligent et cultivé que ses salariés. Il a en outre une capacité d’adaptation, une faculté d’organisation, un sens de l’analyse, et une résistance au stress nettement supérieur à ses subordonnés.
En politique, c’est la même chose. Les hommes politiques de tous bords ont une capacité de travail hors du commun.
Il ne s’agit pas de dévaloriser ceux qui ont des postes subalternes dans le monde du travail ou en politique. Ils ont à leur niveau des qualités indispensables au bon fonctionnement de la structure.
Pourtant la hiérarchie reste indispensable et doit perdurer.
Chacun doit connaitre ses qualités, ses défauts, ses limites. Si l’on veut s’élever, il faut se dépasser voire se surpasser.
Mais grimper dans la hiérarchie ne doit pas être envisagé comme un combat contre ceux qui nous commandent ou que l’on commande. C’est un combat personnel.
Car la réussite collective en économie ou en politique est la résultante d’une collaboration entre différents acteurs qui ne sont pas au même niveau mais qui cherchent sans cesse à s’améliorer.