CHIUNE SUGIHARA, un diplomate japonais au secours des Juifs

CHIUNE SUGIHARA est un diplomate japonais qui sauva des milliers de Juifs pendant la seconde guerre mondiale en accordant des visas aux réfugiés de Lituanie.
Cette décision ne fut pas facile à prendre car elle allait à l’encontre de la politique de son pays qui se méfiait des Juifs et qui sera bientôt allié de l’Allemagne nazie.

Chiune Sugihara

 

Dans le livre « Histoire inconnue des Juifs et des Japonais », Marvin Tokayer et Mary Schwartz expliquent ce qui a fait basculer Chiune Sugihara.

 

Les Juifs lituaniens s’étaient réunis en septembre 1939 devant le Consulat du Japon. Chiune Sugihara qui pourtant ne comprenait rien au Yiddish, fut choqué par les histoires horribles que se racontaient les réfugiés à quelques pas de ses fenêtres.
Il doutait aussi de la sincérité des autorités russes qui prétendaient qu’elles traiteraient les Juifs comme n’importe quel réfugié (Les Russes étaient alors sur le point d’annexer la Baltique).
Il s’apitoyait sur ces Juifs miséreux, angoissés, démunis et prêts à tout pour obtenir quelques visas.

Sugihara savait que le monde avait tourné le dos aux réfugiés. Il se rappelait que les occidentaux n’avaient jamais aimé les non-occidentaux, notamment les asiatiques. Pendant un siècle, ils s’en sont pris à la Chine et à l’Indochine. Et même au Japon qui fut suffisamment habile pour garder son indépendance. 
Et après tout les Juifs étaient-ils vraiment des occidentaux ? S’ils venaient de Palestine, il n’est pas étonnant que la France, l’Angleterre et les USA refusaient de les considérer comme tels.

Sugihara était confronté à un dilemme. Laisser mourir ces réfugiés Juifs ou désobéir à son gouvernement avec le risque d’être gravement sanctionné, voire exécuté.

Il se souvenait alors d’un viel adage de samouraï : « Même le chasseur ne peut tuer l’oiseau qui vole vers lui en cherchant un refuge ».

S’il n’agissait pas pour sauver les Juifs, il n’assumait pas ses responsabilités vis à vis de l’Empereur et ne se conduisait pas en japonais digne de ce nom.
Si vraiment il voulait les aider, il n’avait pas tellement de solution à sa disposition ; il en avait même très peu…

Alors il se lissa les cheveux, redressa sa cravate et se dirigea vers la porte, avec toute la dignité qu’exigeaient ses fonctions d’officier des visas du gouvernement impérial japonais.
Il vint à la rencontre des réfugiés…