La revanche d’un ashkénaze
Cet ashkénaze a connu l’antisémitisme en Pologne. Arrivé en France après la 2ème guerre, il était stupéfait d’entendre des réflexions antisémites à l’école. Après toutes les horreurs passées, comment l’antisémitisme était encore possible… surtout en France pays d’accueil par excellence ?
Alors ce garçon s’est mis à étudier toutes les langues et les cultures qui constituaient l’identité ashkénaze. Il a approfondi la culture polonaise qu’il avait déjà connue dans son enfance. Mais il s’est mis aussi à étudier l’allemand, la langue des bourreaux nazis, le russe, la langue de ceux qui ont créé les goulags. Et bien-sûr le français, la langue du peuple dont certains membres ont collaboré et qui visiblement n’ont pas retenu les leçons d’une histoire pourtant récente.
Ainsi il est devenu un spécialiste de toutes les cultures des peuples qui ont autrefois brimé le sien.
Il en savait tellement plus sur la culture polonaise que les polonais, sur la culture allemande que les allemands, sur la culture russe que les russes. Idem pour la culture française.
Cet apprentissage approfondi, son expertise nouvellement acquise lui ont conféré un sentiment de supériorité sur les oppresseurs qui sont devenus à ses yeux les ombres de leur propre culture.
Une revanche aussi belle qu’impitoyable.