David Kleinfeld, l’avocat véreux du film l’Impasse
L’Impasse (Carlito’s Way) est un film américain réalisé par Brian De Palma, sorti en 1993.
Il raconte l’histoire de Carlito Brigande (Al Pacino), un ex-trafiquant de drogue portoricain, libéré après cinq ans de prison. Condamné initialement à trente ans, sa peine a été écourtée grâce à son avocat David Kleinfeld (Sean Penn) qui a découvert un vice de procédure.
A sa sortie de prison, Carlito retourne dans son quartier en se promettant de tirer un trait définitif sur son passé de gangster. Malgré une grande force de caractère, il sera impliqué malgré lui dans les méfaits de jeunes truands dont il est toujours l’idole.
Mais c’est son avocat qui précipitera sa descente aux enfers. Cocaïnomane et véreux, Kleinfeld entrainera Carlito dans des affaires criminelles qui auront raison de lui.
Le personnage de David Kleinfeld est intéressant. Avocat talentueux, il est parvenu à faire réduire la peine de Carlito de trente ans à cinq ans.
Cet exploit relève autant de son intelligence que de sa filouterie. On peut dores et déjà s’interroger sur la moralité de Kleinfeld. Celle d’un avocat qui défend des criminels, et particulièrement le redoutable Carlito Brigande. N’a t-il pas une attirance naturelle pour le mal?
Alors que Carlito est libre, il le convainc de s’associer à lui dans la gestion d’une boîte de nuit. L’argent gagné devrait permettre à Carlito de monter une entreprise de location de voitures sur Paradise Island, une île des Bahamas et ainsi de se ranger définitivement.
Mais Kleinfeld perd de plus en plus les pédales. Il devient agressif, incontrôlable. Parfois violent avec certains clients. Il veut même en découdre directement avec les voyous qui fréquentent l’établissement. Un jour il s’en prend directement à un chef de la mafia italienne qui approchait de trop près la petite amie de Brigande. Celui-ci arrange finalement le coup pour que Kleinfeld ne se fasse pas liquider.
La volonté de Kleinfeld de ressembler aux voyous est de plus en plus nette. S’éloignant de l’archétype de l’avocat intellectuel et pacifique, il s’endurcit sans toutefois posséder les codes de la rue.
Mais le pire arrivera quand Carlito sera contraint d’aider Kleinfeld à faire évader Tony Taglialucci, un ponte de la mafia sicilienne. Sa réinsertion sera fortement compromise et cette opération signera son arrêt de mort…
Kleinfeld jouera sur la fibre affective pour obtenir la collaboration de Carlito. Il lui rappellera qu’il l’a fait sortir de prison et qu’il donc une dette envers lui.
Il n’a pas eu besoin de faire de chantage car Carlito était un homme loyal qui tenait à renvoyer l’ascenseur. Cela interroge tout de même sur la motivation de Kleinfeld quand il assurait la défense de Carlito. L’avait-t-il fait par amitié ou pour satisfaire son égo?
Finalement Carlito accepta. Avec Kleinfeld, il organisa l’évasion de Tony Taglialucci. Mais le mafieux méprisait profondément Kleinfeld. Avant qu’il ne monte sur le bateau servant à l’évasion, Kleinfeld se vengea et assassina sauvagement le parrain en le frappant avec une gaffe. Kleinfeld était définitivement passé de l’autre côté de la barrière. Il n’était plus un avocat mais un criminel.
Les autorités qui menèrent l’enquête informèrent Carlito que désormais son avocat était devenu une plus grosse pointure que lui. C’est Kleinfeld qui était maintenant dans leur viseur.
Carlito expliqua alors à Kleinfeld qu’il devrait assumer son nouveau « statut » de gangster et abandonner définitivement celui d’avocat. En effet Kleinfeld présentait dorénavant toutes les caractéristiques du voyou: violence, insensibilité, dureté, égocentrisme…
Pourtant Carlito lui fit remarquer qu’il lui manquait une qualité essentielle; l’expérience: « Gangster, ça s’apprend sur le terrain dès le plus jeune âge, pas en faisant des études de droit. »
Ses paroles étaient justes. Kleinfeld, le néo-criminel tentera de comploter contre Carlito mais se fera berner par ce dernier et finalement exécuter par la mafia italienne. L’expérience avait dit Carlito… Celle qui manqua à Kleinfeld passé trop rapidement d’avocat à voyou sans avoir « gravi les échelons ».
Résumons la personnalité de Kleinfeld. Cet avocat a toujours eu un égo surdimensionné ainsi qu’un goût évident pour la transgression. Dans un premier temps, cette transgression prit la forme de la défense judiciaire de Carlito Brigande. Mais cela n’a pas suffi. Kleinfeld voulait ressembler à ceux qu’il défendait. Il est ainsi sorti de son personnage d’avocat intégré dans la société pour devenir un vrai hors-la loi. S’il a réussi à s’approprier les attributs des criminels, il n’avait ni leur parcours ni leur expérience. C’est ce qui a conduit à sa mort de façon assez pitoyable.
Pourquoi parler de ce personnage dans ce groupe?
En France, nous connaissons des avocats juifs qui défendent des criminels. Quelles sont leurs motivations? L’argent, la célébrité? C’est possible, mais je pense que ce n’est pas la seule raison. A mon sens il y a un désir de s’encanailler en devenant « l’avocat du diable ». Comme Kleinfeld dans l’Impasse, la fascination pour le monde des criminels, la volonté de transgresser et de sortir de son propre milieu.
Bien sûr, en France, cela ne va pas aussi loin. En tous cas, pour le moment…
Mais bien qu’ils prétendent ne faire que leur travail, les avocats qui défendent les criminels sont d’après moi des individus méprisables. D’ailleurs, je les crois tout à fait capables de tremper dans des affaires illégales et de basculer dans le gangstérisme. Cela serait la suite logique et tragique à la collaboration avec leurs clients…
Aujourd’hui, leur statut les protège. Mais pour combien de temps?
Enfin je tiens à préciser un point.
Les avocats juifs qui sont véreux le sont non pas parce qu’ils sont avocats, ni parce qu’ils sont juifs. C’est leur personnalité qui est en cause. Mais je soulignerai tout de même cette phrase du parrain Tony Taglialucci adressée à Kleinfeld dans le film: « Tu es une ordure d’avocat Kleinsfeld, pas parce que tu es juif mais parce que tu es une pourriture née ».
On remerciera notre ami mafieu pour cette mise au point…
Certains diront que cet article sert la soupe aux antisémites car il amalgamerait à la fois avocat, juif et gangster.
Je leur répondrai que ces associations fumeuses sont peut-être le revers de la médaille de qualités attribuées à tort ou à raison aux juifs. Comme le sens de la justice qui prédisposerait nos coreligionnaires à exercer la profession d’avocat.
Moralité et corruption, les deux faces de la même pièce?