L’obscurantisme… notre fascisme interieur et psychologique
Lorsque nous employons le mot « obscurantisme », nous faisons la plupart du temps référence à une idéologie politique, religieuse ou politico-religieuse. Les obscurantistes sont les nazis, les fascistes, les intégristes religieux, aujourd’hui particulièrement les islamistes. Tous ceux qui prétendent détenir la vérité au mépris de l’histoire, de la raison, des connaissances scientifiques, de la réalité humaine. Et souvent prêt à l’anéantissement au nom de cette vérité.
Il est utile de préciser que les obscurantistes ne sont pas forcément des fanatiques religieux ou politiques.
C’est justement l’objet de cet article, de montrer que nous possédons tous un certain degré d’obscurantisme. Evidement il ne s’exprime pas toujours de façon aussi dramatique. Il est d’ailleurs plus souvent autodestructeur que destructeur. Les psychologues parleront volontiers de notre pulsion de mort. Le drame survient lorsque que coïncident plusieurs obscurantismes individuels autour d’une idée, d’un projet ou simplement à cause d’un concours de circonstances (on peut penser aux sectes).
Comment pourrions nous définir notre propre obscurantisme?
C’est le refus d’accepter les différents aspects de notre personnalité, notre complexité, nos différents potentiels, désirs, nos propres contradictions internes. Souvent il s’agit moins de refouler les aspects qui nous dérangent chez nous que de souffrir de la difficulté de composer avec tous les aspects de notre moi profond, même positifs… Périlleux de jongler avec une telle diversité de potentiels et de désirs.
Avoir des qualités physiques qui permettraient d’être un sportif de haut niveau tout en ayant des capacités intellectuelles autorisant des grandes études. Disposer d’un relationnel qui ferait un grand commercial mais aussi de grandes qualités artistiques. Un désir d’autonomie permettant de rêver de créer sa propre entreprise, tandis que son altruisme oriente vers une carrière dans l’humanitaire. Avoir une attirance irrésistible envers les belles femmes tout en étant pas insensible aux charmes de certains jeunes hommes.
Parfois, la société, la famille, les amis exercent une pression qui nous oblige à tirer un trait sur une partie de notre personnalité. Mais ce n’est pas le plus grave…
Souvent nous décrétons de notre plein gré et en dehors de toute influence extérieure, que nous sommes telle personne: artiste, sportif, altruiste, individualiste, hétérosexuel, croyant, athée… Nous tirons volontairement un trait sur nos autres composantes quand nous ne cherchons pas à les faire disparaître ou pire les détruire chez les autres. Il ne s’agit pas d’avoir honte de soi, mais plutôt d’une défaillance intellectuelle et émotionnelle rendant impossible l’harmonie intérieure constituée de notre diversité.
Ce choix mortifère effectué, toute notre vie en découlera. Toutes nos actions, comportements, relations avec autrui seront marqués par le sceau de cette amputation presque involontaire. Comment ne pas évoquer Hitler, artiste raté, finalement artisan de la mort?
Et le judaïsme dans tout ça?
Préserve t-il de l’obscurantisme?
Je ne pense pas que le judaïsme qui est une affaire d’interprétation soit plus fort que la complexité humaine.
L’intégrisme, le racisme, le sectarisme existent malheureusement dans le judaïsme. Et ce maudit obscurantisme aussi.
Combien de juifs décrètent qu’ils sont religieux, athées, sionistes, antisionistes, ashkénazes, séfarades, universalistes, républicains?
Autant de qualifications restrictives et définitives pour éviter de répondre à cette terrible question?
Qui suis- je?