Rigueur religieuse ou personnelle ?

On admire souvent les juifs religieux, pour la rigueur dans leur pratique et pour le respect de certains idéaux.
C’est vrai que la vie religieuse exige force et intégrité.
Dans un monde complexe, troublé et qui change en permanence, celui qui reste fidèle à ses valeurs et à son identité fait figure de résistant, presque de héros.
Le monde change mais lui reste le même en s’adaptant sans jamais céder à la pensée dominante.
Cela lui procure aussi un sentiment de sécurité. Son mode de vie constitue une protection dans un environnement parfois hostile.
Il échappe aux troubles identitaires qui touchent les gens influençables et perdus.
Tantôt admiré, tantôt méprisé ou jalousé… Churchill avait peut être raison quand il disait que les empires du futur seront spirituels.

Alors on essaye parfois d’imiter tant bien que mal nos coreligionnaires orthodoxes.
Pourtant, si pratiquer totalement ou en partie le judaïsme requiert une discipline qui nous permet de nous élever et d’être heureux, est-ce la seule façon?
Peut-on être droit, intègre et épanoui sans suivre un dogme religieux avec une pratique codifiée?
Je pense que c’est possible mais plus difficile.
Il faut déjà bien se connaître et cette connaissance passe notamment par l’expérience.
Prendre conscience de ses désirs, de ses qualités, de ses limites, de ses valeurs et de sa personnalité.
Tenir compte de toutes ses composantes sans y déroger pour s’affirmer.
C’est peut être cela , la vraie rigueur et la vraie force.
Car si les religieux obéissent à un ordre déjà défini, les autres doivent définir le leur et s’y tenir. Cela implique une responsabilité plus grande car les erreurs ne peuvent plus être mises sur le compte de la religion.