A chacun ses souffrances, à chacun son histoire!
Ça devient insoutenable ces comparaisons systématiques avec le sort des juifs pendant la seconde guerre mondiale. Quand bien même ces dérives seraient alimentées par certains juifs.
On nous a souvent répété à nous juifs que nous n’avions pas le monopole de la souffrance. Et c’est vrai. Des peuples qui ont souffert, qui souffrent et qui vont souffrir, il y en a eu, il y en a encore et il n’y en aura toujours. C’est la triste condition de l’humanité.
Mais alors pourquoi systématiquement ramener les souffrances des autres à celles des juifs? Comme si notre passé dramatique était utilisé tel une échelle de comparaison et servait de caution morale.
Dernier exemple en date, un article de Télérama qui relate le drame des réfugiés juifs du paquebot Saint Louis refoulés des Etats-Unis en 1939. Et sans surprise une analogie avec la récente décision de Trump de ne pas accepter les réfugiés musulmans provenant de pays en guerre, au nom de la lutte contre le terrorisme.
Sans nier le calvaire subi par les populations civiles en Irak et en Syrie, il est utile de rappeler que pendant la seconde guerre mondiale, il n’y avait pas de terroristes juifs. La décision des USA de ne pas accueillir les juifs n’avait donc rien avoir avec une menace terroriste mais plus certainement à l’isolationnisme américain. Ce qui est très différent aujourd’hui car le terrorisme islamiste est une réalité.
Si on pense que Trump instrumentalise le terrorisme islamiste pour justifier une politique raciste et xénophobe (ce qui est possible mais ce qui reste à prouver), nous n’allons pas continuer à accepter que les gauches du monde entier instrumentalisent la Shoah à des fins idéologiques, avec l’objectif très respectable de la défense des opprimés et celui plus contestable d’une politique anti-Trump.
A chacun ses souffrances, à chacun son histoire!
Les nôtres nous appartiennent!
Article de Télérama: http://bit.ly/2jsDLFx