Des polonais au secours des juifs: l’histoire de Zegota

Zegota était le nom de code de la Commission d’Aide aux Juifs, une organisation clandestine, partie de la résistance polonaise, qui opérait en Pologne durant l’occupation allemande entre 1942 et 1945. L’action de Zegota, qui s’inscrivit plus généralement dans le Sauvetage de juifs par des Polonais pendant la Shoah, a permis de cacher environ 100 000 Juifs dont de nombreux enfants. L’idée d’unifier les efforts dispersés de la résistance viendra de deux femmes : Zofia Kossak et Wanda Krahelska. Kossak était un écrivain populaire en Pologne, une conservatrice catholique; Krahelska-Filipowicz était une activiste socialiste bien introduite auprès des officiers de la résistance (AK). 

L’action de Zegota a permis de sauver environ 100 000 Juifs polonais.
A Varsovie, la section de l’enfance de Zegota dirigée par Irena Sendlerowa, a réussi à placer environ 2 500 enfants juifs sortis du Ghetto dans des familles polonaises catholiques et des orphelinats.
En 1963, le comité Zegota a été honoré en tant qu’organisation par Yad Vashem : un arbre a été planté dans l’allée des justes.

Réflexions sur cette organisation:

D’abord, ses membres ont pris d’énormes risques pour sauver des juifs. En effet, les chrétiens polonais et les membres de leur famille étaient condamnés à mort si les autorités découvraient qu’ils avaient aidé des juifs. Les noms des Polonais exécutés étaient publiés pour dissuader d’autres volontaires.

L’action de Zergota montre également qu’il existait des polonais qui n’étaient pas animés par la haine du juif. Bien que minoritaires au sein de la population, leur engagement n’autorise aucune généralisation sur l’antisémitisme meurtrier ou complice des polonais. Si quelques membres de Zergota étaient antisémites, l’impératif humanitaire primait sur leurs considérations personnelles.

Enfin, la volonté de sauver des vies humaines a transcendé les différences politiques et idéologiques dans une organisation dont les membres étaient issus d’horizons divers. Précisons que Kossack-Szczucka s’est retirée de Zergota car elle voulait qu’elle soit un modèle de charité chrétienne pure et parce que les Juifs avaient leurs propres organisations. Kossack-Szczucka a continué à agir dans l’organisation d’aide sociale en faisant le lien entre Zegota et les couvents et orphelinats catholiques.

Une histoire qui ne suffira pas à redorer le blason de la Pologne pendant la seconde guerre mondiale. Mais qui insuffle un peu d’espoir en la nature humaine…

Sur la photo: Irena Sendlerowa et le mémorial de Zegota

Sources:

Wikipédia
Holocaust Education & Archive Research Team
Mémorial de la Shoah

 

zegota