04 Mai 2021
Un judaïsme révolutionnaire ?
Une identité peut-elle être révolutionnaire? Dans le sens d’une transformation interne qui changerait radicalement les codes, les rites, les valeurs, les rapports entre les individus qui composent la communauté.
Si on prend l’exemple du judaïsme, on peut considérer que ce processus a déjà eu lieu… et à plusieurs reprises.
L’émancipation des Juifs est un processus révolutionnaire bien qu’il n’ait pas toujours été l’initiative des Juifs. Plus souvent des dirigeants des pays dans lesquels vivaient les Juifs.
A contrario, les Juifs assimilés qui opèrent un retour à la religion sont aussi dans une logique révolutionnaire. Car ils modifient profondément leur condition. Contrairement à l’émancipation, cette démarche est bien de leur initiative…
Et le sionisme? N’est-il pas une idéologie révolutionnaire ayant consisté à libérer les Juifs du joug des nations? Il s’agissait de créer une patrie pour un peuple apatride… Porté par les Juifs eux-mêmes, il a engendré une transformation profonde de l’identité juive.
Mais fatalement le sionisme a été induit par l’antisémitisme dont souffrait les Juifs des pays de la Diaspora. Si on met entre parenthèses le sionisme religieux qui prônait le retour en terre promise, les différentes branches du sionisme laïc (de l’extrême gauche à l’extrême droite) ont voulu apporter une réponse à l’antisémitisme…
Le sionisme ne visait donc pas à éradiquer l’antisémitisme mais d’une certaine façon à le fuir, en créant un refuge pour les Juifs. Évidemment, fuir dans ce contexte n’a rien à voir avec de lâcheté. Bien au contraire, il fallait un grand courage pour bâtir les fondements d’un nouvel état et se libérer de l’oppression.
Mais fatalement le sionisme a été induit par l’antisémitisme dont souffrait les Juifs des pays de la Diaspora. Si on met entre parenthèses le sionisme religieux qui prônait le retour en terre promise, les différentes branches du sionisme laïc (de l’extrême gauche à l’extrême droite) ont voulu apporter une réponse à l’antisémitisme…
Le sionisme ne visait donc pas à éradiquer l’antisémitisme mais d’une certaine façon à le fuir, en créant un refuge pour les Juifs. Évidemment, fuir dans ce contexte n’a rien à voir avec de lâcheté. Bien au contraire, il fallait un grand courage pour bâtir les fondements d’un nouvel état et se libérer de l’oppression.
Mais allons encore plus loin. Ne peut-on pas concevoir un judaïsme qui serait révolutionnaire car il refuserait de composer avec l’antisémitisme et qu’il chercherait à l’éradiquer totalement.
Dans le passé, des groupes juifs ont combattu en Europe , politiquement et physiquement l’antisémitisme. Pas pour l’éliminer mais seulement pour s’en défendre, sauver leur intégrité et leur communauté. Pour survivre et ne pas disparaitre….
Dans le passé, des groupes juifs ont combattu en Europe , politiquement et physiquement l’antisémitisme. Pas pour l’éliminer mais seulement pour s’en défendre, sauver leur intégrité et leur communauté. Pour survivre et ne pas disparaitre….
Quelles seraient les conséquences si les Juifs décidaient de s’unir pour en finir par tous les moyens avec l’antisémitisme dans le monde ?
C’est aujourd’hui une utopie. Comme l’émancipation, le retour à la religion et le sionisme l’ont été et se sont pourtant réalisés.
Un judaïsme qui voudrait détruire l’antisémitisme serait donc bien un judaïsme révolutionnaire, une révolution contre l’antisémitisme… pas pour le combattre mais pour le réduire à néant.
Si les Juifs y parvenaient, qu’adviendrait-il de l’identité juive ? Les Juifs iraient-ils vers une affirmation religieuse et culturelle plus forte, vers plus d’assimilation, vers une identité nouvelle décomplexée, mélange de judaïsme traditionnel et de modernité…
Cette victoire contribuerait-elle à renforcer l’unité des Juifs ou au contraire à accentuer leur division…. En l’absence d’ennemis, comme s’organiseraient les Juifs? Comme en Israël ? Comme en Diaspora dans les périodes où l’antisémitisme était relativement faible ? Créeraient-ils un nouveau modèle ?
Cette victoire contribuerait-elle à renforcer l’unité des Juifs ou au contraire à accentuer leur division…. En l’absence d’ennemis, comme s’organiseraient les Juifs? Comme en Israël ? Comme en Diaspora dans les périodes où l’antisémitisme était relativement faible ? Créeraient-ils un nouveau modèle ?
On peut toujours débattre des moyens à mettre en place pour éradiquer l’antisémitisme. Reconnaissons déjà que s’il est difficile de déterminer à quoi ressemblerait un judaïsme « sans antisémites », il en serait profondément boulversé… et révolutionné.