Agir seul pour sa communauté ?

Pour défendre son identité et combattre l’antisémitisme, on a coutume de dire que l’union fait la force. Agir en nombre et groupés est un gage de réussite. Cela implique souvent une organisation, une coordination, une hiérarchie, des compétences. Pour que les actions mises en place aient des effets conséquents, elles doivent être structurées: rassemblements, loobying, services d’ordre, conférences, voyages, événement culturels… L’efficacité d’un travail collectif pour l’épanouissement et la sécurité de sa communauté est indéniable. Bien que les récentes actions contre l’antisémitisme n’aient guère porté leurs fruits: manifestations récupérées politiquement qui n’ont eu qu’une portée symbolique.

Mais les conflits entre membres ainsi que l’effacement de personnalités utiles mais discrètes sont des inconvénients inhérents aux projets communs.

Par ailleurs, on n’a pas toujours les moyens, les capacités ou le tempérament pour agir en groupe au sein d’une structure importante. Or la solitude décourage l’engagement des individus isolés qui croient qu’ils n’arriveront à rien changer par eux-mêmes. C’est très problématique car je pense que c’est davantage la somme des initiatives individuelles que les actions collectives qui à terme ont le plus d’impact. Car chacun peut agir à son niveau selon ses aptitudes, ses motivations, son caractère et le temps dont il dispose. Les actions menées sont en adéquation avec les différents protagonistes. Elles sont donc plus aisées et peuvent se répéter, ce qui augmente leur efficacité dans le temps.

Que faire pour sa communauté avec un naturel plutôt individualiste ou lorsqu’on n’a pas l’occasion de fréquenter ses coreligionnaires? Les possibilités sont nombreuses:  écriture, blogging, participation à des groupes de discussion, soutien financier à des associations, pétitions, animation d’une radio… La créativité est importante et permet d’envisager d’autres pistes. D’une façon générale il s’agit d’utiliser ses facultés afin de les mettre au service de la communauté. Il est préférable de s’investir à fond dans dans des petits projets plutôt que de se disperser ou de se lancer dans des entreprises trop ambitieuses.

Ces initiatives personnelles auront, en temps voulu, un écho et une influence plus large, elles inspireront des idées nouvelles portées par d’autres.

Oeuvrer pour le bien de sa communauté ne nécessite pas toujours la mobilisation du plus grand nombre.

Simplement de se demander ce que l’on peut faire pour elle sans rien attendre en retour.