Léa Adani, belle ou sexuelle?

Extrait de chroniques de la communauté juive parisienne

Léa Adani a 19 ans. Elle est née le 05 septembre 1999 à Gonesse dans le Val d’Oise, en région parisienne.
Elle vit actuellement avec ses parents à Paris dans le 15 ème arrondissement. Son père est directeur commercial à la Poste. Sa mère est responsable des ressources humaines chez Shifumi, une petite marque de vêtement.
Attachée aux traditions juives, sa famille concilie pratique du judaïsme et modernité. Léa fréquente la communauté juive mais pas de façon exclusive.
Après un bac ES, Léa a intégré l’ESMOD une grande école de mode parisienne afin de devenir styliste. Elle est actuellement en 2ème année.
Ses hobbies sont le dessin, la photo et le cinéma. Elle pratique également le yoga et le fitness.
Léa est une fille magnifique. Assez grande, mince, élancée, brune avec de longs cheveux noirs et de beaux yeux verts. Les garçons de son âge et même les hommes plus vieux succombent en général à son charme.
Elle accorde une grande importance à l’apparence physique et a tendance à juger les gens selon ce critère. D’ailleurs elle fréquente principalement de belles personnes.
Malgré sa superficialité, Léa est plutôt romantique et a une conception assez classique des relations amoureuses. Ne cherchant pourtant pas à jouer avec les garçons ni à les manipuler, elle est souvent perçue à tort comme une « femme fatale ».
Léa est matérialiste, aime posséder de beaux objets, de beaux vêtements. Mais elle n’est pas excentrique pour autant. Léa ne se vante pas. Impressionner ou séduire les autres lui importe peu. Si elle cultive son apparence et soigne ses relations, c’est dans un souci d’épanouissement personnel.

Au collège et au lycée, Léa a eu quelques amourettes mais pas de relation vraiment sérieuse. En première année à l’ESMOD, elle s’est consacrée à ses études et n’a pas fréquenté de garçons. C’est en 2ème année, qu’elle a rencontré Ruben Abergel lors d’une soirée organisée par une association d’étudiants juifs.
Ruben Abergel a 19 ans comme Léa. Il est étudiant dans une école de commerce. C’est un très beau jeune homme. Blond, cheveux mi-longs, yeux verts. Il est réservé, sensible mais un peu naïf. Léa et lui se plaisaient beaucoup et avaient des affinités comme le cinéma et le sport.
Léa et Ruben avaient une relation complice que Léa considérait peut-être davantage comme de l’amitié.
Hélas, leurs relations sexuelles ne se passaient pas bien. Ruben avait toujours des pannes et Léa ne prenait aucun plaisir. Ruben n’osait pas s’expliquer avec Léa sur ce sujet. Léa qui ne doutait pas d’elle, pensait que Ruben avait un blocage et que le problème ne venait pas d’elle. Même si elle tenait à Ruben, elle ne pouvait s’accommoder de cette sexualité peu épanouissante. Alors elle décida de rompre avec lui, considérant que malgré ses qualités, il n’était pas à la hauteur. Ruben était très affecté par cette rupture. Pas tant à cause de son échec que de son amour pour Léa. Il avait bien essayé de la retenir en tentant de la convaincre que le sexe n’était pas l’essentiel dans la relation. En vain…
Ruben quittera Paris et s’installera à Bordeaux avec ses parents à la fin de l’année scolaire.

Cinq mois après la rupture avec Ruben, Léa débuta une nouvelle relation avec un autre jeune de son âge, Yona Adolescenti.
Ils se sont rencontrés dans une soirée organisée par une amie commune, Déborah, également étudiante à l’ESMOD. Yona étudie le droit à l’université d’Assas.
Yona est également très beau garçon. Châtain aux cheveux courts, yeux clairs, svelte. Léa l’apprécie.
Amoureux de Léa, le caractère de Yona diffère cependant quelque peu de celui de Ruben. Yona est plus entreprenant, moins timide et un peu plus calculateur.
D’ailleurs, il est allé directement à la rencontre de Léa lors de la soirée et lui a proposé de le revoir. Contrairement à Ruben qui avait obtenu son numéro par un copain et qui la appelée après de nombreux échanges de SMS.
Léa et Yona s’entendaient bien mais la complicité était moins grande qu’avec Ruben. Leur relation était différente. Le challenge y était plus présent. Yona voulait conquérir Léa et la garder. Léa était en position de force, toujours courtisée. Yona devait constamment faire ses preuves. Il aimait ce challenge même s’il était sous pression, supportant parfois mal les refus de Léa et l’obligation de se soumettre à sa volonté.
Les relations sexuelles ne débutèrent pas tout de suite. Léa voulait faire attendre Yona pour lui faire comprendre qu’elle ne lui appartenait pas. Ils commençaient à coucher ensemble seulement deux mois après le début de leur rencontre.
Malheureusement, le même problème qu’avec Ruben se produisit. Yona bloquait, avait des pannes et était incapable de satisfaire Léa.
Au début, Léa acceptait la situation car Yona était plus hardi que Ruben.
Mais malgré l’abnégation de Yona, les relations sexuelles ne s’amélioraient pas. Pour Léa, la frustration se mêlait au doute.
Elle décida alors de rompre avec Yona pour les mêmes raisons qu’avec Ruben.
Toutefois, Yona vivait mieux la rupture que l’ex petit ami de Léa.
Très amoureux de Léa, son incapacité à la combler n’était pas vraiment dramatique pour lui. Il réalisait que malgré sa beauté, Léa ne l’attirait peut-être pas sexuellement. Lea n’était donc en fin de compte pas si extraordinaire que ça. Contrairement à Ruben qui l’idéalisait. Yona ne se sentait donc pas responsable de ce échec. Ou du moins essayait-il de s’en convaincre…
Il se consacra alors à d’autres filles.

Léa commençait à s’interroger sérieusement sur les pannes sexuelles de ses petits amis. N’était-ce finalement pas elle qui provoquait le blocage? Accepter qu’elle puisse ne pas être désirable lui était insupportable. Surtout qu’elle ne doutait pas de sa grande beauté et de son charme.
De son côté, Yona entama une liaison avec Déborah, l’amie qui lui avait présenté Lea.
Léa n’étant pas franchement amoureuse de Yona, Déborah et elle ne se fâchèrent pas.
Cette relation ne dura qu’un mois. Elle sera pourtant décisive car elle apportera à Léa une réponse sur les raisons de ses déconvenues.
Déborah confirma à Léa que Yona était amoureux d’elle. Mais il lui a aussi confié que la beauté de Léa l’inhibait. Léa était trop belle et Yona ne s’était pas autorisé à coucher avec elle. Par fierté, il n’avait jamais osé lui en parler directement.
Cette révélation fut un choc pour Léa. En outre, elle se doutait que Ruben avait ressenti la même chose.
Léa savait maintenant que sa beauté était à la fois un atout et un handicap puisqu’elle impressionnait les garçons au point de les inhiber sexuellement.
Léa redoutait que ce scénario se reproduire avec ses prochains petit amis. Elle devait donc changer quelque chose pour ne pas renouveler ses échecs. Changer oui mais comment?

Léa voulait surmonter cette difficulté à tout prix. Pour son plaisir mais aussi et surtout par fierté. Pourtant, savoir que c’est sa beauté qui inhibait les garçons la déstabilisait. Elle n’allait pas s’enlaidir non plus.
Alors elle s’efforça de susciter davantage le désir sexuel chez les garçons. Par ses attitudes, par son comportement.
Elle s’habilla de façon beaucoup plus sexy, se maquillait davantage. Elle devenait plus aguicheuse et lançait aux garçons des regards provocants. Ce n’était pas naturel mais elle jouait plutôt bien ce rôle.
Sans vraiment s’en rendre compte, la sublime Léa devenait vulgaire…

Deux mois après avoir rompu avec Yona, Léa fit la connaissance d’Anthony Ohana dans un café qu’elle fréquentait après le Lycée.
Anthony l’avait dragué alors qu’elle discutait avec une amie. Léa lui avait donné son numéro de téléphone.
Anthony la rappèlera deux jours plus tard. Ils commencèrent alors à se fréquenter.
Anthony a 24 ans et est donc un peu plus âgé que Léa. Ils ne côtoient pas le même milieu social. Elle est étudiante alors que lui travaille comme serrurier.
C’est un garçon un peu macho, assez autoritaire et pas très raffiné.
Il n’est pas vraiment le genre de Léa mais elle voulait tenter l’expérience avec lui car c’est le premier à avoir été attiré par son nouveau style. Elle voulait surtout tester, non plus son pouvoir de séduction, mais désormais son sex-appeal. Elle espérait tirer un trait sur les déconvenues du passé. Anthony était son « cobaye ».
Pour Anthony, Léa était une fille comme les autres. Certes plus belle que les autres. Mais ce qui attirait vraiment Anthony, ce sont les filles sexy. La beauté était secondaire. Il ne cherchait pas de relation sérieuse et accumulait les conquêtes. Léa faisait partie du lot même si elle était un peu au dessus du lot…
Leurs relations sexuelles se passaient bien. Anthony était ce que l’on appelle « un bon coup ». Il était désinhibé, très vigoureux, entreprenant et même un peu brutal. Si les sentiments étaient absents de la relation, la sexualité était épanouissante. Léa prenait et donnait du plaisir. Son pari était gagné.

Pour entretenir son sex-appeal, Léa poursuivit la relation avec Anthony.
Mais les rapports sexuels se compliquaient pour elle. Antony se montrait très exigeant. Il devenait plus brutal et voulait soumettre encore davantage Léa à son désir. Contrairement à elle qui était satisfaite de la relation, Anthony voulait toujours plus d’intensité. Et plus d’intensité, signifiait pour lui plus de brutalité, plus de domination et même de la perversion et de l’humiliation.
Léa ne se reconnaissait plus dans cette relation. Mais elle ne voulait pas perdre Anthony. Si Anthony la quittait, elle le vivrait comme un affront. Et ça elle ne le supporterait pas.
Alors Léa décida de devenir encore plus excitante. Pour la première fois dans une relation avec un garçon, c’est elle qui devait être à la hauteur…

Elle voulait devenir une bombe sexuelle. C’est pourquoi, elle se mit à visionner des films pornographiques pour s’en inspirer dans ses rapports avec Anthony.
Et cela marchait. Les ébats étaient de plus en plus crus, violents, avilissants, et même sales. La brutalité se mêlait à la perversion et au glauque. Léa atteignait les limites du supportable.
Anthony aimait ça et sa jouissance était toujours plus grande. Léa avait, elle, renoncé à son propre plaisir. Exercer son pouvoir sexuel sur Anthony n’avait pas de prix. Un pouvoir paradoxalement beaucoup plus puissant que son charme et sa beauté qui l’avaient desservie. Léa était devenue une «
« superwoman » du sexe qui rendait dingue son amant.
Elle n’avait plus qu’un seul objectif; consolider ce pouvoir qui était maintenant au summum. Elle devait donc le déployer sur d’autres garçons. Anthony ne lui suffisait plus. Ce n’est plus l’amour qu’elle cherchait désormais mais de nouvelles conquêtes. Ambigument, c’est sa soumission totale au désir de l’autre qui lui a donné sa force. Une sorte de domination inversée.
Et Anthony? Au début de la relation, il n’avait aucun sentiment pour Léa. Elle n’était qu’une conquête de plus. Pourtant, il n’avait jamais été aussi loin sexuellement avec une fille, même plus âgée. Léa l’avait entrainé dans une zone d’excitation et de plaisir d’une intensité incommensurable. Une jouissance exacerbée, à la hauteur de la violence de la relation. Il ne pourra jamais l’oublier ni le revivre.
Lorsque Léa décida de quitter Anthony, il sombra dans une profonde dépression. Il le vécu bien plus mal que Yona qui s’était plutôt bien remis de la rupture. Même Ruben qui était sincèrement amoureux de Léa ne souffrit pas autant.
Comment expliquer son désarroi?
Après une rupture amoureuse, on est désespéré car on se persuade que l’on ne revivra jamais une histoire aussi merveilleuse.
D’une certaine façon, c’est ce qu’a ressenti Anthony. Il était conscient qu’il ne revivrait jamais une relation aussi intense qu’avec Léa. Pour lui, elle représentait le paroxysme du désir sexuel et il l’avait perdu. Fatalement, Anthony était tombé fou amoureux de Léa. Mais c’était un amour « sexuel », pas sentimental. Bien plus fort et bien plus douloureux qu’un amour classique.
De son côté, Léa multipliait les aventures toujours sur le même mode. Les garçons de son âge et bientôt les hommes plus vieux succombaient les uns après les autres à son pouvoir sexuel. Elle continuait à faire des ravages quand elle rompait avec eux. Car évidemment, c’était toujours elle qui rompait. Sous l’emprise totale de son sex-appeal, ils ne voulaient jamais se séparer d’elle. La rupture était alors vécue comme un drame.

Que nous apprend cette aventure sur la personnalité de Léa?
Si Léa a toujours été une fille superficielle, son romantisme s’exprimait encore lors de ses premières relations avec les garçons.
Elle ne s’interdisait pas de tomber amoureuse. D’ailleurs elle éprouvait de l’affection pour Ruben et Yona. Mais elle comprit que sa beauté impressionnait trop ses amants qui se révélaient incapables de lui donner de plaisir.
Pour obtenir ce plaisir, elle a développé un pouvoir sexuel qu’elle n’imaginait pas encore plus puissant que son charme et sa beauté. Cette beauté qui s’est estompée pour laisser place à la vulgarité.
Au début de son aventure avec Anthony, un cobaye dont elle n’était pourtant pas amoureuse, Léa était épanouie.
C’est à partir des exigences sexuelles plus grandes de celui-ci que Léa dut sortir complètement de sa personnalité. Elle n’était plus une fille qui voulait être aimée. Elle désirait rendre Anthony dépendant sexuellement, même au prix de sa propre soumission. Le plaisir de son amant comptait plus que le sien. Mais c’était par égoïsme et par fierté. Et pour prendre le contrôle de la relation. Inconsciemment, en évoluant ainsi, Léa renonçait à l’amour.

Quelle est la morale de cette histoire?
Les très belles filles impressionnent souvent les hommes. Parfois, elles en jouent. Ce n’était pas le cas de Léa. Sa beauté a eu des effets bien plus forts. Elle provoquait des inhibitions sexuelles.
Bien sûr, une fille n’a pas à culpabiliser d’être belle. Mais la beauté doit rester une qualité naturelle. Pas un pouvoir que l’on exerce sur les autres. La beauté de Léa s’est d’abord retournée contre elle. Léa n’était alors pas responsable de son sort.
Pourtant ses échecs avec Ruben et Yona découlaient d’un certain égoïsme. Celui de penser avant tout à son plaisir. En se consacrant d’abord au leur, elle aurait pu les désinhiber. Ils auraient ainsi été capables de la satisfaire sexuellement.
Or, comme beaucoup de jolies filles, Léa considérait que tout lui était dû.
En devenant plus vulgaire, Léa est devenue aussi plus excitante. Ainsi, elle pouvait s’épanouir avec Anthony. Le plaisir était partagé. Malgré l’absence de sentiment amoureux, leur relation était équilibrée.
Léa aurait pu s’engager ensuite dans une belle histoire avec un garçon dont elle était amoureuse.
Elle préféra user de son pouvoir sexuel. Sa volonté de dominer est passée avant le plaisir. A moins qu’il se soit confondu avec lui.
Cette aventure n’est pas très morale. Car Léa en est finalement sortie victorieuse malgré son égoïsme et son insensibilité. Alors que ses amants, au caractère pourtant bien différent, ont tous souffert…
Mais y-a-t-il vraiment une morale dans les relations amoureuses?
Ne soyons pas utopiques.
Domination, soumission, égoïsme, altruisme, sensibilité, insensibilité… L’important est que chacun puisse s’épanouir en respectant l’autre et en se respectant. Se conformer à un modèle idéalisé mène inévitablement à l’échec et à la désillusion.