Les ashkénazes, l’identité juive et la France
Beaucoup d’ashkénazes et notamment des jeunes prennent réellement conscience de leur identité juive sur le tard. C’est très positif mais cela comporte quelques risques. En effet certains vont trop vite et grillent les étapes. Ils veulent être plus royalistes que le roi.
Cela se traduit souvent par la tentation d’une pratique religieuse poussée, la volonté de fréquenter une communauté juive longtemps ignorée, un intérêt croissant pour Israël avec parfois en point d’orgue la perspective de l’Alyah.
Tout ceci, bien que très respectable est toutefois critiquable. Non pas en raison du projet mais en raison du risque élevé d’échec et de retour à la case départ. Pour l’Alyah véritable (celle qui consiste à s’installer définitivement en Israël) comme pour Techouva, beaucoup d’appelés mais peu d’élus…
Certains ashkénazes comme moi ont été élevés dans un milieu goy fréquentant les écoles de la république et parfois les établissements catholiques. On doit être fier de cet héritage qui marque l’ancrage profond des juifs ashkénazes dans la culture française. Je pense même qu’il est très positif de continuer à le cultiver et à le transmettre. Personnellement mes héros sont davantage De Gaulle ou Clemenceau que Ben Gourion ou le Rabbi de Loubavitch.
Je considère qu’il n ‘y a aucune incompatibilité entre la quête de son judaïsme et sa francité.
On dit souvent à ceux qui ignorent ou refoulent leur identité juive qu’elle finira d’une façon ou d’une autre par les rattraper. Et c’est vrai. Mais je pourrais tenir le même discours à ces juifs qui pensent pouvoir tirer un trait sur leur passé en oubliant ou méprisant leur éducation non-juive. Dans ce cas le retour de bâton est aussi inévitable et douloureux.
D’ailleurs ce groupe se nomme « ASHKÉNAZES FRANCOPHONES », dénotant l’égale importance et même la complémentarité obligatoire de sa composante juive et de sa composante française.
Bonjour Olivier,
Je n’avais jusqu’à ce jour jamais été sur votre site. Les quelques premiers articles que j’ai pu y lire sont intéressants et je vous en remercie.
J’aurais plaisir à venir le consulter par la suite.
Pour ma part, comme certainement un grand nombre de juifs « déracinés » , si ce n’est un pléonasme que d’écrire ces deux mots l’un à la suite de l’autre, et d’origine ashkénaze par mes grands parents paternels, très fier de l’être et parfois de le faire savoir, sans vraiment pouvoir l’expliquer, en tout cas le mettant plus en avant que les origines séfarades de ma grand-mère maternelle qui à mes yeux était une femme sur tant de points admirable, et une pensée pour mon grand-père maternel Charles français de longue souche qui sans lui, n’aurait pas échappée aux nazis,…, tout cela réunit, je me demande souvent quelle est l’essence et pourquoi donner tant d’importance à se revendiquer ashkénaze en France en ce début du 21ieme siècle ?!!!
Dans quel ordre si cela a vraiment un intérêt d’ailleurs de le positionner : ashkénaze puis juif , alors qu’en y réfléchissant juste un peu le second sans le premier est juste impossible !
Et bien sûr français!, en imaginant pourtant que l’on pourrait vivre partout puisque juif errant depuis si longtemps… en n’omettant pourtant pas, juste pour perturber un peu plus notre si précieux cerveau, d’aller vivre un jour en Éretz Israël !
Ya bror…..
Le retour à ses origines, lorsqu’on n’a pas reçu les fondamentaux de la religion judaïque, par l’apprentissage de l’histoire de notre religion et de sa pratique mais aussi en connaissant son Histoire, est peut-être le chemin à emprunter pour mieux comprendre la signification « sois un Mensch »!
Eric Sztajman