Les réseaux sociaux et le nivellement par le bas des élites
On déplore régulièrement l’incompétence, la condescendance, la corruption ou la malveillance de nos élites. Je pense notamment aux hommes politiques, aux décideurs économiques, aux professionnels de justice et aux artistes.
Leurs travers ne sont pas nouveaux et nous devrons tôt ou tard changer nos élites ou construire un système qui leur interdira de mal se comporter.
Mais ce qui me dérange le plus, c’est quand nos élites se rabaissent et se mettent au même niveau que ceux qu’ils sont sensés diriger.
Ceci est particulièrement visible sur les réseaux sociaux où les élites sortent souvent de leur rôle. En dévoilant leur vie privée ou en s’exprimant sans retenue, avec sarcasme, impudeur et agressivité.
C’est assez pitoyable et cela leur donne une image encore plus détestable.
Nous attendons mieux de nos élites. Bien-sûr, elles ne se comportent pas de la même façon en privé qu’en public. Elles ont leur défauts et certains diront que ces dérives sont la preuve de leur humanité et leur perfectibilité.
Mais justement, les élites ne doivent pas paraître faibles, vulnérables ou ridicules. La population ne veut pas d’élites qui lui ressemblent trop. Pourtant elles agissent ainsi pour emporter son adhésion. Ne serait-ce pas une sorte de « populisme virtuel »?
Selon moi, elles y perdent encore davantage en crédibilité.
Cela prouve le besoin d’un retour à la hiérarchie dans nos sociétés. Pas seulement d’un point de vue institutionnel; dans le monde du travail, en politique, en économie… Les élites doivent rester à leur place et tenir leur rôle. Cela passe par une certaine retenue et une exposition moins grande.
Sur les réseaux sociaux, les personnalités devraient proscrire les publications intimes, sélectionner leurs contacts, privilégier les comptes officiels aux comptes privés. Les commentaires posent également problème car ils sont souvent stupides, agressifs et hors-sujets. Ils dévalorisent le contenu publié même s’il est de qualité.
Pour les élites, les réseaux sociaux sont le revers de la médaille de la notoriété. Peut être aussi des outils montrant que finalement elles ne sont plus vraiment des élites et qu’elles se sont octroyées ou que nous leur avons octroyé une légitimité qu’elles ne méritaient pas.
Avant les réseaux sociaux, les apparences pouvaient être sauvées. Plus maintenant.
En conclusion, j’ajouterai qu’il est de bon ton de critiquer les réseaux sociaux et particulièrement leurs créateurs.
Mais si les réseaux sociaux concentrent beaucoup de bêtises, d’insultes, de superficialité, c’est principalement à cause des utilisateurs qui en ont fait ce qu’ils sont aujourd’hui.
Qu’ils fassent partie des élites ou qu’ils les subissent…
A propos de l’auteur
Olivier
Administrateur du site Ashkenazes Francophones
